Rencontre "Que sont les énarques devenus ?"
Au-delà de l’attention souvent portée aux seuls grands corps, elle permet de dégager de grandes tendances et d’observer la diversité des parcours chez l’ensemble des anciens élèves.
Ainsi, pour ce qui est de leur carrière, plusieurs types de trajectoires peuvent être distingués. En fonction du concours d’accès à l’ENA par lequel les élèves sont passés, des études supérieures suivies, du premier poste occupé à sa sortie, voire de l’âge et du sexe, le parcours professionnel est plus ou moins marqué par la mobilité en direction de certains corps ou ministères. Il en va de même pour la probabilité de s’orienter hors de l’administration à un moment ou à un autre de la carrière.
La prise en compte de ces trajectoires dans leur ensemble permet notamment de mieux mesurer la mobilité vers le privé. La proportion des anciens élèves ayant définitivement quitté le service public est ainsi limitée à 8%.
22% des énarques acquièrent par ailleurs une expérience dans le secteur privé à un moment ou un autre de leur carrière mais retournent dans le secteur public.
S’agissant du passage par les cabinets ministériels, un tiers des anciens élèves de l’ENA en a fait l’expérience. Mais les énarques ne représentent qu’un quart des membres des cabinets ministériels, où ils sont loin d’être dominants.
En ce qui concerne l’engagement politique, moins de 5% des anciens élèves exercent des responsabilités politiques, ce qui contredit le cliché souvent repris d’une école 'antichambre de la politique'.
La très grande majorité des énarques se consacre donc au service de l’Etat et de leurs concitoyens. L’enquête fait ressortir par ailleurs les modifications qu’a connues la morphologie des élèves de l’ENA au cours des dernières décennies. La part des femmes a ainsi augmenté pour atteindre jusqu’à 45% des effectifs.
Quand bien même un très grand nombre d’élèves est passé par Science Po Paris, le nombre de diplômés d’institut d’études politique de province a de son côté sensiblement augmenté, notamment chez les élèves issus du concours interne, c’est-à-dire chez ceux ayant intégré l’ENA après avoir déjà servi plusieurs années dans la fonction publique.
Enfin, pour ce qui est du profil sociologique, si la part importante d’enfants de cadres est comparable à celle que l’on trouve dans les autres grandes écoles, le concours interne et le troisième concours réservés aux personnes ayant déjà une expérience professionnelle continuent leur mission de contribuer à la diversité des profils et des origines sociales des élèves.
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Et aussi
Rencontre "Que sont les énarques devenus ?"
Ministre de la décentralisation et de la fonction publique
Vice-président du Conseil d’Etat, Président du conseil d’administration de l’ENA
© ENA - CERA 2015
Sont intervenus à l'occasion de cette recontre-débat :
- Nathalie LOISEAU, Directrice de l’ENA
Accueil et présentation des objectifs de la manifestation
- Jean-Marc SAUVE, vice-président du Conseil d’Etat, Président du conseil d’administration de l’ENA
L’ENA 70 ans après sa création : état des lieux
- François DENORD et Sylvain THINE (EHESS), Fabrice LARAT (CERA/ENA)
Présentation des résultats de l’enquête portant sur la carrière et le profil des élèves issus de 10 promotions (Léonard de Vinci 1983-1985 à Willy Brandt 2007-2009)
- Table ronde : commentaires des résultats de l’enquête
Laurent de JEKHOWSKY, Secrétaire général des ministères économiques et financiers, Thierry LE GOFF, Directeur général de l’administration et de la fonction publique, Florence MEAUX, Déléguée pour la rénovation de l'encadrement dirigeant de l'État, Christine DEMESSE, Présidente de l’AAEENA.
Animation : Sylvain HENRY, Acteurs Publics
- Marylise LEBRANCHU, Ministre de la décentralisation et de la fonction publique
Ce que l’État attend des hauts fonctionnaires aujourd’hui